HARCÈLEMENT PAR UN.E (EX-) CLIENT.E
Résumé
- Que faire en cas de harcèlement ?
- Déclaration à la police et secret professionnel
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Conclusion
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La profession de psychologue n’induit pas que la seule responsabilité d’accompagner et de soutenir des patients/clients, mais génère parfois des défis inattendus.
Ces dernières années, on observe une hausse inquiétante du nombre de signalements de faits de harcèlement par des (ex-)clients. Ces faits peuvent prendre la forme d’appels téléphoniques et de courriels répétés ou même de visites impromptues, ce qui peut constituer une menace pour la sécurité et la sérénité du ou de la psychologue. Bien qu’il n’existe pas de procédure standardisée, il est fondamental que les psychologues soient bien préparés à de telles situations.
Dans cette newsletter, nous aborderons la question des mesures que les psychologues peuvent prendre afin de se protéger et expliquerons comment ils peuvent affronter ce genre de situations concrètement.
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Que faire en cas de harcèlement ?
En plus d’attirer l’attention de leurs (ex-)clients sur le caractère inacceptable d’un tel comportement, il est important que les psychologues prennent également des mesures préventives afin de garantir leur propre sécurité. Vous trouverez ci-dessous une feuille de route qui pourrait vous aider à faire face à une situation de harcèlement. - Avant toute chose, il est essentiel que vous fixiez des limites sur le plan professionnel. À cet égard, vous veillerez à informer clairement votre clientèle/patientèle des comportements qui sont inacceptables et des conséquences qui pourraient en découler si ces comportements devaient continuer, comme la fin de la relation thérapeutique.
- Si vous vous posez des questions d’ordre déontologique, il est capital que vous vous concertiez avec des collègues par intervision ou supervision, dans le respect du secret professionnel. Pensez à conserver des notes de vos réflexions, cela vous aidera à prendre des décisions judicieuses.
- Si votre (ex-)client·e/patient·e continue de vous harceler, il est important que vous documentiez soigneusement toute forme de contact, comme des courriels, des messages ou des appels téléphoniques indésirables, ou des visites impromptues à votre cabinet ou domicile. Ce dossier que vous constituerez pourra servir de preuve si des démarches juridiques se révèlent nécessaires.
- Dans certaines situations, il peut être nécessaire de mettre fin à la relation thérapeutique. L’article 34 du Code de déontologie dispose qu’ « en cas de maladie, de conflit d’intérêts ou d’incapacité morale qui implique une entrave à son objectivité ou une limitation de ses compétences professionnelles, le psychologue doit inviter son client ou son sujet à s’adresser à un confrère». De cette manière, la continuité des soins est respectée.
- Votre ex-client·e ou patient·e ne change pas de comportement après la fin de la relation thérapeutique, et vous ressentez ce comportement comme menaçant ou intimidant ? Vous pouvez alors envisager une déclaration à la police : le harcèlement, en effet, constitue une infraction.
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Déclaration à la police et secret professionnel
Si vous déclarez des faits de harcèlement à la police, des questions peuvent se poser en termes de secret professionnel. Celui-ci reste en effet d’application même après la fin de la relation thérapeutique avec votre client·e/patient·e, comme le confirme l’article 4 du Code de déontologie, qui énonce que le degré de protection accordé est irréversible. Il n’en demeure pas moins que lorsque vous êtes victime d’une infraction, vous avez le droit d’effectuer une déclaration / de porter plainte à la police ou directement auprès du juge d’instruction (avec constitution de partie civile). Pour de plus amples informations à propos de l’infraction que constitue le harcèlement, nous vous renvoyons au chapitre IVbis du Code pénal que vous pourrez consulter ici. Dans cette discussion, on pourrait argumenter que le secret professionnel ne s’applique pas à la déclaration de l’infraction étant donné qu’il ne s’agit pas de secrets qui vous ont été révélés pendant ou en raison de l’exercice de votre profession. Vous devez néanmoins vous abstenir de divulguer des informations que votre client·e/patient·e vous a confiées pendant son traitement, car vous risqueriez alors de violer le secret professionnel. Ce que vous pourriez faire, par exemple, c’est mentionner le nom de votre patient·e/client·e dans votre déclaration à la police, sans préciser qu’il s’agit d’un·e patient·e/client·e.
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Vous pouvez néanmoins suggérer d’effectuer une déclaration auprès du juge d’instruction (vis-à-vis duquel vous n’avez pas l’obligation de rompre le secret professionnel, mais pouvez le faire dans le contexte d’un témoignage en justice). Mais avant d’en arriver là, nous vous recommandons de contacter une nouvelle fois votre ex-patient·e/client·e afin de lui expliquer pourquoi vous avez dû cesser de l’accompagner et le·la réorienter vers un·e confrère.
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Il est important de faire preuve de vigilance et d’indiquer en temps voulu à votre (ex-)client·e que son comportement à votre égard relève du harcèlement. Si vous doutez de la meilleure approche à adopter face à une telle situation, vous pouvez toujours contacter le service d’étude de la Commission des Psychologues à l’adresse studiedienst@compsy.be. Dans cette newsletter, nous nous sommes intéressés spécifiquement au problème du harcèlement. Bien entendu, nos recommandations à propos du secret professionnel et du fait de contacter la police s’appliquent également lorsque vous êtes victime d’un autre type d’infraction (menaces, agression, vol, usurpation d’identité, etc.).
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