Avis et réactions de la Commission des Psychologues

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Des « faux psychologues » générés par l'IA dans les médias : la vigilance est de mise

Quand la désinformation rencontre l’intelligence artificielle

Le 26 juin 2025, la VRT a révélé que le magazine Elle Belgique avait publié en ligne des articles écrits sous des identités fictives, générées par intelligence artificielle. Ces faux profils de journalistes signaient des articles censés informer le public.


Parmi eux, une certaine « Femke » qui  déclare : « En tant que psychologue expérimentée et fervente défenseure de la psychologie des comportements humains ». Pourtant, cette personne est fictive. Son usage du titre de psychologue est donc à la fois trompeur et illégal en Belgique.

Le titre de psychologue est protégé

Depuis 1994, le titre de psychologue est protégé par la loi. Pour pouvoir s’en prévaloir, il faut :

  • Être titulaire d’un diplôme reconnu
  • Être inscrit à la Commission des Psychologues
  • Respecter un code de déontologie strict
  • Pour les psychologues cliniciens, des exigences supplémentaires s’appliquent, puisqu’ils sont en outre reconnus comme praticiens d’une profession des soins de santé. Outre le contrôle déontologique de la Commission des Psychologues, ils sont soumis à la surveillance d’une commission fédérale qui veille à leur conformité à la loi qualité et à la loi sur les droits du patient. Les psychologues cliniciens reconnus figurent dans le registre des psychologues cliniciens. 

 Vous pouvez aisément vérifier en ligne si une personne est habilitée à porter le titre depuis notre base de recherche officielle.


Pourquoi est-ce grave ?

Les « conseils psychologiques » donnés par de faux profils générés par l'IA, peuvent tromper les lecteurs.

L’accès aux professions de psychologue et de psychologue clinicien est entouré de conditions strictes et de contrôles rigoureux. Ce n’est pas un luxe superflu : cela garantit que les citoyens puissent s’adresser à des prestataires compétents et fiables. Les dossiers du passé ont montré combien les thérapies non scientifiques et les « experts » autoproclamés peuvent être dommageables.

L’exemple de Femke, qui se présente sous un profil journalistique comme psychologue et dispense à ce titre des conseils, est non seulement trompeur mais également inacceptable sur le plan légal et sociétal. Cela peut engendrer une mise en danger des patients/clients.


La réaction de la Commission des Psychologues

La Commission :

  • interrogera l’éditeur du magazine afin de déterminer s’il s’agit d’un abus de titre ou si l’article a effectivement été rédigé par un confrère n’ayant pas dévoilé son identité
  • déposera une plainte auprès du Conseil de Déontologie Journalistique qui veille au respect de la déontologie des journalistes.

Enfin, la Commission des Psychologues rappelle que rien ne remplace un vrai entretien avec un psychologue reconnu porteur du titre. Un article, même signé par un profil convaincant, ou généré par l'IA, ne garantit ni compétence ni encadrement déontologique.